Il y aurait tellement de (belles) choses à dire à propos d’Anne-Sophie Deschamps. Supportrice invétérée à la langue bien pendue, cette figure de Diochon donnera le coup d’envoi du match face à Châteauroux. Comme une évidence.

 

Anne-So, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter en quelques mots ?  

Anne-Sophie Deschamps, 45 ans, Rouennaise depuis toujours ! Historienne de formation, je suis aujourd’hui collaboratrice de sénateur après avoir été élue à la Ville de Rouen pendant 12 ans et à la Métropole pendant 3 ans.  

Comment t’est venue la passion du foot ?

Je suis issue d’une famille où le foot n’était pas pour les filles. Mais j’ai grandi avec des garçons, surtout mon cousin. J’ai commencé à taper dans le ballon avec lui et ses copains, dont un certain David Fouquet. Je regardais les matchs à la télé avec mon parrain et puis un jour, j’ai décidé de jouer en club, à Grand-Quevilly. J’ai évolué à presque tous les postes sur le terrain. 

Ton histoire avec le FCR, elle commence quand ?

En tant que Rouennaise, j’en entendais souvent parler. Mais la première fois que je suis venue à Diochon, c’était en 2006 et ce n’était pas pour le FCR mais pour un match de l’équipe de France féminine face au Canada, époque Marinette Pichon. J’ai adoré l’ambiance et c’est à partir de là que j’ai commencé à suivre le FCR.

À quel moment t’es-tu investie dans le club ? 

Fabrice Tardy me demandait souvent de venir aider comme bénévole mais tant que j’étais élue, je ne pouvais pas me permettre de mélanger les genres. Et puis en 2020, quand je me suis retrouvée sans mandat, je suis venue filer un coup de main.

En tant qu’élue, as-tu souvenir de moments particuliers ou de passes d’armes autour du club ? 

Il y en a eu beaucoup. Particulièrement au moment de la création de QRM, une entité qui n’était ni l’USQ ni le FCR. Ça n’a pas toujours été simple mais j’ai défendu le club bec et ongles. 

Comment as-tu vécu cette période sombre après le dépôt de bilan de 2013 ? 

Très mal, forcément. J’ai eu l’impression qu’on allait tout perdre. Mais on a eu la chance d’avoir des gens qui ont remotivé tout le monde et des joueurs exceptionnels qui ont fait le boulot. Cette époque a permis de façonner ce qu’on est aujourd’hui.

Pourquoi ce club est-il si spécial et si cher à ton cœur ? 

Pour moi, le FCR c’est une histoire riche, des matchs légendaires. Quand on met les pieds à Diochon, on découvre une famille et une ambiance uniques. Tous les supporters du monde peuvent dire la même chose de leur club. Mais ici, on a connu des moments très difficiles qui nous ont soudés. On se connaît tous, on connaît les joueurs et on n’oublie pas ceux qui sont partis (« Adri, si tu nous lis ! »). Lors du décès de Pascal Darmon, j’ai vu beaucoup de supporters déposer des fleurs et des écharpes devant sa boutique. Cette mentalité-là, on ne la retrouve pas partout. 

Tu as choisi d’être en tribune Lenoble et encartée au Kop Lenoble. Pourquoi ? 

Pendant des années, j’ai été frustrée de devoir être en présidentielle. On ne vit pas les matchs de la même façon. Ensuite, j’ai fait le choix de faire une mi-temps avec les dirigeants, et l’autre en Lenoble avec les copains. Aujourd’hui j’y suis tout le temps, dans ce Kop Lenoble où règne une ambiance familiale et où la passion du FCR se transmet. Certains, on les a connus en mode « fous furieux » avec les RF et aujourd’hui ils viennent avec leurs bambins (rire). On avait besoin de ce kop. Quand le capo commence à chanter, ça nous transcende : on s’éclate et on soutient les joueurs.

Pire et meilleur souvenir lié au FCR ? 

Le pire, définitivement Rouen-Marseille 1993. J’ai encore du mal à revoir les images. Le meilleur, c’est la montée en National en mai dernier, après dix ans de galère. 

Ton regard sur la saison actuelle ?

Cette équipe, c’est tout ce qu’on voulait voir à Diochon. Un mental de ouf et des mecs qui ne lâchent rien – encore à Avranches samedi dernier avec le but de Lamine à la 93e. Et quand il y a des absents, les jeunes – je pense à Naël ou à Flo par exemple – se mettent au diapason et on ne voit pas la différence. Maxime réussit à les mettre en confiance et a compris qu’on a un bon vivier de jeunes, sur lequel on peut compter. D’Ornano, le staff et les joueurs font un travail monstrueux.

Qu’espères-tu pour le futur du club ?

Un retour en Ligue 2 d’ici deux ou trois ans. Installons-nous et prenons notre temps dans ce championnat compliqué. Évitons de monter trop vite et de redescendre tout aussi vite. 

Tu donneras le coup d’envoi samedi. À quel accueil t’attends-tu ?

C’est un honneur de donner le coup d’envoi mais la seule chose que j’attends, c’est qu’on soit tous derrière l’équipe ! Le seul objectif, c’est la victoire.