Des débuts en pro à Bastia avant de devenir un joueur-cadre du FCR et l’un des artisans de la montée en D1 de 1982 : Bruno Mignot méritait bien de donner un coup d’envoi devant le public de Diochon. Ce sera chose faite samedi. Et il sera bien accompagné…

Bruno, que faites-vous aujourd’hui ?

Je suis retraité de l’éducation nationale depuis trois ans.

Votre début de carrière dans les années 70 démarre très fort car vous intégrez le prestigieux INF Vichy.

Oui, je jouais en équipe de Normandie cadets et j’avais fait un stage de présélection en équipe de France junior. L’idée de devenir pro me trottait dans la tête alors j’ai passé le concours d’entrée à l’INF Vichy – l’ancêtre de Clairefontaine -, et j’ai été pris. J’ai donc joué une saison en D3 avec l’INF, où Bastia m’a repéré et fait venir en Corse.

Sur l’Île de Beauté, vous découvrez la D1 dans une équipe qui vient de disputer la finale de la Coupe d’Europe.

C’était juste après la finale de C3 1978 perdue face à Eindhoven. Je me suis retrouvé au milieu des Rep, Papi, Krimau, Risjbergen… Avec un entraîneur extraordinaire, Pierre Cahuzac. J’ai joué mon premier match en D1 à 19 ans, à Saint-Etienne face aux Verts de Curkovic, Piazza, Rocheteau, Lacombe… Alors, quand plus de trente ans plus tard, mon fils Jean-Pascal a rejoint les Verts et que je l’ai vu jouer son premier match à Geoffroy-Guichard, j’ai ressenti une énorme émotion.

Après deux saisons en Corse, vous revenez en Normandie. Le FC Rouen, c’était une évidence ?

J’avais des copains proches du club qui m’ont servi d’agents, j’ai abandonné mon statut pro et signé un contrat promotionnel pour pouvoir jouer avec le FCR qui était alors en redressement judiciaire.

 

« Aaah, Abdel… Il avait le sens du dribble, il était beau à voir jouer »

 

Deux saisons en D2 et vous faites monter l’équipe en D1. Quels souvenirs gardez-vous de cette période ?

Robert Vicot était à la tête de l’équipe. Il y avait Bula, Bensoussan, Beltramini, Buisine, Mogis, Amour… Et le club a repris son statut professionnel. Je n’ai pas beaucoup joué en D1, je commençais déjà à passer mes diplômes d’entraîneur et je m’occupais des cadets nationaux du club. En fin de saison, j’ai été contacté par Libourne qui était en D2 et j’ai dit OK. J’ai fini ma carrière de joueur à Fécamp puis je suis devenu entraîneur et j’ai remplacé Philippe Troussier à Alençon avant d’entraîner à Fécamp. Une fois retiré des terrains, j’ai refait une année de fac et je suis rentré dans l’enseignement. D’abord comme instituteur puis comme chef d’établissement. Entretemps, j’ai aussi formé mon fils qui a ensuite rejoint le centre de formation de l’AJ Auxerre.

Votre fils Jean-Pascal qui a lui aussi fait une belle carrière dans le foot.

Il a fait bien mieux que moi. Lui a gagné deux Coupes de France, a joué la Ligue des Champions, 250 matchs en Ligue 1…

Commet jugez-vous l’évolution du FCR et la reconstruction opérée ces dernières années ?

Un jour, le FCR rejouera en L1, j’en suis intimement persuadé. L’histoire se répète, il faut juste être patient. Un club, c’est une alchimie à créer. Il faut que tout soit en place pour réussir.

Vous allez retrouver le public de Diochon samedi. Les générations changent mais le public rouennais garde la même ferveur…

Tout à fait ! J’étais venu face à Granville en septembre dernier et j’avais été surpris par la ferveur et le nombre de spectateurs.

Vous donnerez le coup d’envoi avec AbdelMajid Bourrebou, que vous avez vu jouer…

Ah, Abdel… Il avait le sens du dribble, il était beau à voir jouer. J’espère qu’on va porter chance à l’équipe.