Le 20 août dernier, Florian Namec ratait – pour la bonne cause – le match d’ouverture de la saison face à Beauvais. En « compensation » de ce « préjudice », il donnera le coup d’envoi du match face à Granville vendredi soir. Mais pas tout seul…

 

Florian, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Florian, 38 ans, marié, trois enfants. Je suis né à Mont-Saint-Aignan, j’ai intégré l’Armée à 18 ans, ce qui m’a fait voyager un peu partout en France au gré de mes mutations et je suis revenu dans la région en 2012. Ce qui m’a permis de retrouver Diochon après plusieurs années de « désertion » forcée.

À Diochon, tu es dans quelle partie du stade et avec qui regardes-tu les matchs ?

Je suis un sympathisant des RF, je suis toujours dans leur bloc ou à proximité. Je fais parfois découvrir Diochon à des potes ou des cousins mais je viens souvent avec mes enfants. Je les ai emmenés quand ils avaient 6, 7 ans et ils ont kiffé tout de suite. De toute façon, ils n’avaient pas le choix : c’était FC Rouen ou rien (rire) !

Tu es basé aujourd’hui du côté de Pont-Audemer.

Oui et ce n’est pas facile car dans le coin, il y a beaucoup de supporters du Havre et de Caen. J’aime bien jouer les ambassadeurs en portant mon maillot rouge dans les rues. Les Havrais aiment me rappeler qu’ils nous détestent, ce qui est très agréable.

Nos « amis » havrais se souviennent encore de nous ?

Je dirais qu’au-dessus de 30 ans, pour eux le vrai derby c’est Rouen. Pour les plus jeunes, ils n’ont connu que les matchs face à Malherbe. Mais clairement, les Havrais ne nous ont pas oublié. Ça m’est arrivé d’aller à Océane et dans le bar où vont les ultras au pied du stade, c’est stické partout : « Fuck FCR ». Ils ont envie qu’on revienne parce qu’ils adorent nous détester. Et inversement.

Le 20 août dernier, tu ratais donc le match d’ouverture face à Beauvais pour une raison bien particulière…

En effet, puisque je me suis marié ! Heureusement, mon cousin qui est aussi un fervent supporter regardait le match sur Fuchs et me tenait informé du déroulement pendant la cérémonie. Je l’ai suivi en sous-marin et le final a fait que j’ai passé une journée inoubliable à tous points de vue.

 

« Ce club est un phénix »

 

Quelle est ton histoire avec le club ?

Elle commence lors du fameux FCR-OM de 1993. J’ai 9 ans, c’est mon premier match à Diochon, avec mon père… Après ça, mon destin de supporter était tout tracé : c’était le FCR et rien d’autre. De toute façon, je considère que c’est ton club qui te choisit, pas l’inverse. Moi je suis de Rouen et le FCR était une évidence. Par la suite, j’ai fait pas mal d’autres stades dans ma vie parce que j’aime le foot. J’ai parfois trompé mon club en prenant du plaisir dans d’autres stades, mais la femme de ma vie, c’est le FCR.

Quel est ton meilleur et ton pire souvenir au stade ?

Le même : Rouen-Marseille en Coupe de France. C’est à la fois le premier, le meilleur et le pire souvenir. Génial à vivre mais rétrospectivement, ce match c’est aussi le début de la chute. Sinon le match du sauvetage en CFA 2 face à Bayeux en 2018, ambiance de fou dans la Lenoble et résultat parfait.

C’est quoi, être supporter du FCR ?

Je me souviens d’une phrase dans une vidéo des Rouen Fans, une parodie de Bref : « J’ai connu plus de dépôts de bilan que de saisons en Ligue 2« . Ça résume ma vie et celle de beaucoup de supporters du FCR. Mais ce club est résilient, il tient debout malgré tout ce qu’il a vécu. Il a parfois été dans le coma mais il a une âme, il ne mourra jamais. C’est un phénix…

Comment vois-tu son avenir ?

D’abord, je dois dire qu’en termes de com’, j’en discutais avec mon cousin, tout est parfait depuis plusieurs mois. Du vote pour le logo au maillot en passant par la politique tarifaire ou la musique d’entrée, c’est un sans-faute. Tout est fait en direction des supporters et il y a zéro erreur. Maintenant, ce serait bien que sur le terrain, le Phénix reprenne son envol.

Vendredi, tu donneras le coup d’envoi du match en compagnie de ton épouse, Marjorie.

Je ne me sens pas forcément légitime, je ne suis qu’un supporter parmi tant d’autres. Mais c’est un beau « cadeau de mariage », j’en suis honoré et fier. Ma femme n’est pas très foot mais elle encourage ma passion et elle est souvent venue au stade avec moi. Il y aura aussi mon plus jeune fils qui a deux ans et demi. Ce sera son premier match à Diochon, ça lui fera un sacré souvenir !