Dirigeant discret et efficace, Guillaume Bourgeois entame sa 4e saison avec l’équipe première, après être passé par la billetterie et avoir été… speaker. Entretien avec un fidèle parmi les fidèles.

 

Guillaume, peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 34 ans, je suis né à Mont-Saint-Aignan et j’habite à Rouen, pas très loin du stade. Je suis dirigeant au FCR depuis 4 ans avec l’équipe première.

Quelle est ton activité en dehors du FC Rouen ?

Je travaille chez Sanofi Pasteur depuis 12 ans, je suis technicien de maintenance sur le site de Val-de-Reuil. Je remercie au passage mes supérieurs et mes collègues grâce à qui je peux me libérer aussi souvent pour le club.

Quel est ton historique avec le FCR ?

C’est au moment de la dernière montée en L2 (2003), avec Philippe Chanlot, que ma passion pour le club est née. Je me suis abonné et même si on est vite redescendu en CFA, j’ai continué à aller voir les matchs, puis à assister aux entraînements… J’ai sympathisé avec Michel Rodriguez et c’est grâce à lui que je suis rentré au club, lorsqu’il m’a proposé d’être bénévole après le dépôt de bilan. Je me suis d’abord occupé de la billetterie, j’ai aussi été speaker, j’ai fait un peu de tout ici.

Quel est ton rôle au sein du club ? Que gères-tu au quotidien ?

La semaine, je bosse souvent avec Sandro (Chauvet, intendant du club) pour préparer le match du week-end. Les horaires de départ, le bus, la collation, bref, la logistique. Et les jours de match, Thierry Riou et moi on est à la disposition du staff et des joueurs, pour les mettre dans les meilleures conditions et qu’ils n’aient à penser qu’au foot. Parfois, on donne un coup de main à Thomas Legrand (préparateur physique) pour l’échauffement… On n’intervient évidemment jamais sur le sportif et on essaie de rester discret. 

Thierry Riou expliquait que vous vous répartissiez très bien les taches.

On est complémentaire. Dès qu’on arrive au stade, on sait ce qu’on a à faire. On décharge tout le matériel du bus, Thierry s’occupe des maillots, moi je vais voir les arbitres pour se mettre d’accord sur les couleurs de maillot, je fais la tablette avec la compo d’équipe. Ensuite, on installe la machine à café et l’enceinte dans le vestiaire, pour les joueurs…

 

« Mondy Prunier m’impressionne »

 

Quels rapports as-tu avec eux ?

Les plus anciens sont devenus des potes. Au fil des années, des liens se sont créés et cela va au-delà du cadre professionnel. Mais j’ai de bonnes relations avec tous les joueurs.

On entend beaucoup parler du problème d’infrastructures dont souffre le club cette saison…

Moi je ne suis pas directement impacté par ça, mais c’est vrai que c’est un problème pour le club. Quand on joue à domicile, on ne peut pas laisser nos affaires dans le vestiaire parce qu’on n’a pas de casiers. Il n’y a pas un endroit où on peut se dire : « on est chez nous ». Il faut tout partager et le club n’a pas été habitué à ça. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de clubs en N2 qui doivent partager leur stade et leurs installations et changer de terrain d’entraînement chaque semaine.

Ton meilleur et ton pire souvenir lié au FCR ?

Le pire, comme beaucoup de gens c’est le dépôt de bilan de 2013. On était aux portes du monde pro et tout s’est effondré. Le meilleur, c’est le titre en N3 et la Coupe de France en 2020. Même si ça nous a peut-être coûté la montée, ça reste un super souvenir. Face à Metz, c’était exceptionnel, on avait l’impression de faire partie du monde pro : il y avait des caméras partout, des célébrités dans les couloirs… Cela a remis le club dans la lumière.

Comment as-tu vécu la victoire à Caen, qui constitue sans doute un tournant dans notre saison ?

On se l’était dit avant le match, que ce serait un tournant. À la mi-temps, on était inquiet mais on a essayé de rester positif avec les joueurs. On s’est parlé et le message des coachs a été parfait : ils ont dit aux gars que c’était arrivé à toutes les équipes – même les meilleures – d’être menées à la mi-temps et de parvenir à renverser le match en seconde période. Et c’est exactement ce que les joueurs ont fait.

As-tu le souvenir d’avoir déjà vu un but comme celui inscrit par Mondy Prunier ?

Franchement, non. Je ne veux pas m’enflammer mais c’est vrai qu’il m’impressionne. Il n’a que 21 ans mais il a la tête sur les épaules, il est super calme, sérieux, professionnel. S’il réédite ce genre de performance, ce sera très intéressant pour lui et pour nous.