Entraîneur des U17, seule équipe de jeunes du club à évoluer au niveau national, Harry Catorc dresse un premier bilan et explique sa méthode. Avec une philosophie offensive et un mot d’ordre limpide : du jeu, encore du jeu et toujours du jeu.

Harry, peux-tu nous résumer ton parcours en quelques mots ?

En tant que joueur, chez les jeunes j’ai surtout évolué au niveau régional, avec une saison en 17 ans nationaux à l’US Quevilly. Puis je suis parti à Grand-Quevilly où j’ai joué en senior DH. J’ai ensuite rejoint le sud pour mes études, j’ai joué une saison à Lourdes avant de remonter à Rouen, d’où je suis originaire.

À partir de quand as-tu commencé à t’intéresser au coaching ?

À la fac. Je voulais rentrer dans l’enseignement sportif. Et puis, il faut dire aussi que mon père était coach et il m’a transmis cette fibre.

Sur le plan strictement comptable, le début de saison est assez compliqué…

Tout à fait. On n’est pas sur les objectifs qu’on s’était fixés. Après, en termes de contenu, on s’en rapproche. On n’a pas pris de tôle, on a toujours accroché les grosses équipes. En faisant passer le jeu avant l’enjeu et avec un peu plus de réussite, on va finir par être récompensé. Le travail va payer, je ne me fais pas trop de souci.

On sent l’équipe généreuse offensivement (12 buts) mais peut-être un peu naïve défensivement.

C’est surtout un problème d’erreurs individuelles. On en fait encore beaucoup trop, les petits sont en train de comprendre qu’à ce niveau-là, cela se paie cash. On est capable de marquer face à n’importe qui, mais on reste à la merci d’une cagade qui va nous mettre en difficulté.

Quelle est ta philosophie de jeu ? Quel système a ta préférence ?

Je n’ai pas de schéma favori. Je prône un jeu hybride. On peut commencer dans un système et ensuite, je vais le remodeler pour que l’équipe se désarticule et que cela crée le plus d’incertitude possible chez l’adversaire. Mon style de jeu, c’est le foot total. Je préfère gagner 4-3 que 1-0. J’aime les buts, je suis frustré quand on ne marque pas. Je ne recherche pas forcément l’équilibre de mon équipe, je préfère créer le déséquilibre chez l’adversaire. C’est peut-être mon péché mignon dans ce championnat national. J’en ai parlé avec Sarafoulé Mendy, on est peut-être un peu trop « joueur ». Si ça ne fonctionne pas, je ferai peut-être évoluer ma position mais pour l’instant je reste persuadé qu’on s’en sortira par le jeu.

« Mon style de jeu, c’est le foot total »

Ton équipe est la seule à évoluer au niveau national chez les jeunes, tu as conscience qu’elle est une vitrine pour le club ?

Bien sûr. C’est aussi pour ça que je suis dans cette optique de proposer un jeu plaisant à regarder. Tant qu’à être une vitrine, autant qu’elle soit belle ! C’est aussi en produisant un jeu attrayant qu’on fera venir encore plus de spectateurs.

Justement, au niveau des supporters, on sent une certaine attente autour de tes Diablotins.

Tant mieux s’il y a de l’engouement autour de l’équipe, c’est bien de mettre la lumière sur la formation et sur les coachs qui bossent au club, des U7 aux U18. C’est bien de montrer ce que le football rouennais propose. Et ce qu’on propose, c’est du foot offensif.

L’objectif du club est de former des jeunes pour nourrir l’équipe première. Dans ton effectif, y a-t-il des joueurs susceptibles d’évoluer à terme avec la R1 voire la N2 ?

Oui. Je pense que 70% de cet effectif sera en capacité de jouer en R1. Et parmi eux, quatre joueurs qui potentiellement, seront susceptibles d’évoluer en N2. Après, le potentiel, ça évolue et il faudra voir sur les prochaines années.

Certains de tes jeunes attirent les convoitises de clubs voisins. Comment tu gères ça ?

On n’a pas de centre de formation. Moi, je ne peux pas contraindre mes jeunes à rester au club. Mais je fais tout ce que je peux pour qu’ils restent le plus longtemps possible, en les fidélisant au maximum à cet écusson, à ce fanion rouge.

Vos deux prochains adversaires, Tours (10e) et Brétigny (7e) naviguent en milieu de tableau. Il va falloir prendre des points.

On va être ambitieux et essayer d’aller chercher six points. Après, si on en prend quatre, je m’en contenterai.