Ancienne pépite du centre de formation d’Amiens, Laye Diayte a connu une trajectoire contrariée. Mais il arrive à Rouen bien décidé à faire parler son talent. Entretien.

 

Laye, évoquons d’abord ton parcours : tu as débuté en région parisienne avant de rejoindre le centre de formation d’Amiens.

C’est ça, je suis arrivé à Amiens en U19 Nationaux et j’y suis resté trois ans, dont une saison où j’ai terminé meilleur joueur du centre.

Ta carrière prend ensuite une tournure inattendue…

Oui, je suis parti à Watford, en Angleterre. Mais je n’ai jamais pu y jouer.

Pourquoi ça ?

Tout le monde disait que j’étais le plus fort de ma génération à Amiens mais j’ai fait l’erreur de ne pas être patient. Je m’entraînais avec les pros et je voulais vraiment signer un contrat le plus vite possible. Le club m’avait dit que ça allait se faire mais Christophe Pélissier s’est retrouvé avec un groupe de 32 joueurs. Donc on m’a dit d’attendre, je l’ai mal pris et comme je savais que Watford était intéressé, je suis parti en Angleterre. Mais comme Amiens n’a pas voulu résilier mon contrat, je me suis retrouvé coincé.

Et les blessures ont commencé à arriver…

En débarquant à Watford, je n’ai pas assumé l’intensité des entraînements. Physiquement, ce n’était pas du tout pareil. Je devais changer mon alimentation, prendre des protéines pour gagner de la masse. Je m’entraînais avec les pros et c’était deux fois plus intense qu’en France. Je n’ai pas tenu le rythme. Au bout d’un mois, mon corps a dit stop et a lâché. J’ai fini par quitter Watford et je suis passé par la Bulgarie avant de rentrer en France l’été dernier.

En posant tes valises à Vire.

Oui. Au début, tout s’est bien passé. Pendant la prépa, j’étais titulaire, je marquais… Mais je me suis à nouveau blessé en début de championnat. Puis j’ai alterné les bonnes périodes et les blessures.

Une spirale négative qui t’a fait perdre confiance en tes moyens.

Exactement. À un moment, j’étais tellement dépité par tout ça que j’ai failli arrêter le foot. J’étais à la limite de la dépression. Parce que je passais d’un statut de potentiel joueur de haut niveau à celui de joueur lambda. Heureusement, mon entourage m’a permis de ne pas lâcher en me disant que ça irait mieux sur le terrain quand ça irait mieux dans ma tête. Et le FC Rouen m’a contacté.

Maxime D’Ornano t’a décrit comme un joueur puissant, rapide et doté d’une bonne technique. Tu confirmes ?

Oui, je vais assez vite – avec ou sans ballon – et je suis assez puissant. Mon point fort, c’est la percussion, le dribble. Mon point faible, c’est le jeu de tête. C’est bien simple : je n’en ai pas.

Te sens-tu plus à l’aise sur un côté ou dans l’axe ?

À part avant-centre pur, j’ai occupé tous les postes offensifs : à gauche, à droite, derrière l’attaquant… J’ai les deux pieds donc ça ne me dérange pas. Je m’adapte. Par exemple, à Amiens, Pélissier me faisait jouer à droite alors qu’avec la réserve je jouais à gauche.