Latéral offensif et efficace, Mathéo Crocq a rejoint les Diables Rouges en sachant où il mettait les pieds. Premier entretien avec un jeune que la pression n’effraie pas. Bien au contraire.

Mathéo, tu viens de signer ton contrat, quelle est ta première impression ?

Je suis super heureux de rejoindre le FC Rouen, c’est un projet qui m’a tout de suite attiré. Dès les premiers contacts, le courant est passé avec le coach et le président.

Tu sors d’une très belle saison avec Guipry-Messac, tu devais t’attendre à être sollicité ?

Certains de mes coéquipiers à Guipry qui ont joué plus haut m’avaient prévenu que j’allais avoir des opportunités. Mais bon, j’attendais de voir… Et puis mon ancien coach, Ludovic Royer, m’a informé que j’intéressais le FC Rouen et Maxime D’Ornano.

Maxime D’Ornano qui te suivait depuis quelque temps déjà…

Oui, c’est ce que m’a dit Monsieur Maarek. Le coach a évolué en Bretagne, il me connaissait un peu, il était intéressé par mon profil et son discours m’a convaincu.

Tu sais où tu débarques ? On t’a prévenu ?

Le coach et le président m’ont effectivement parlé de la ferveur du club. Je me suis aussi renseigné de mon côté, notamment sur son histoire… Je sais que c’est un club qui a un passé. Et puis j’ai de la famille à Rouen, et eux aussi m’ont dit qu’ici, ça vit pour le foot.

Cela rend ce club particulier et il n’est pas toujours évident d’y réussir…

Moi la pression et la ferveur, c’est quelque chose qui a tendance à me booster. J’aime bien jouer dans une grosse ambiance, voir du monde dans les tribunes… J’adore ça !

« Le truc que j’adore, c’est centrer »

Revenons sur ton parcours : à la base, tu es un pur produit du Stade Rennais.

Oui, j’ai rejoint Rennes en U12, je suis passé par la préformation puis le centre de formation, jusqu’en U19 Nationaux.

Génération Truffert ?

Plutôt Camavinga et Rutter. Les 2002. À la fin de mon contrat d’aspirant, le Stade Rennais ne m’a pas conservé et j’ai tenté ma chance à Avranches. Mais avec la pandémie, il n’y a eu que cinq matchs dans la saison. Et puis, c’était compliqué pour moi au niveau logistique. Alors quand j’ai eu l’opportunité de rejoindre Guipry-Messac, à 20 minutes de chez moi, je n’ai pas hésité.

Une saison compliquée sur le plan collectif (Guipry-Messac a finalement été relégué) mais excellente sur le plan individuel, avec des stats assez impressionnantes (5 buts, 8 passes décisives en 19 matchs) pour un latéral.

Pendant presque toute la saison, j’ai évolué dans un rôle de piston dans un 3-5-2, sauf lors des cinq derniers matchs après le changement de coach, où j’ai basculé sur un poste de latéral classique en 4-4-2.

Une préférence entre les deux ?

J’ai été formé comme latéral droit et j’aime bien combiner avec un joueur devant moi. Mais je préfère le rôle de piston parce que j’ai tout le couloir pour moi.

Tu es un latéral porté vers l’avant, comment gères-tu l’équilibre entre apport offensif et travail défensif ?

Au début, je montais énormément à chaque match et j’avais du mal à tenir la distance. Maintenant, je gère mes efforts pour tenir 90 minutes. C’est un point que j’ai vraiment travaillé. J’essaie de sentir le truc, de monter au moment opportun, pour apporter le surnombre.

Tu fais 1,76m pour 63 kg, une morphologie plutôt fine. On imagine que la vitesse est l’une de tes principales qualités.

Oui, la vitesse, l’endurance… Techniquement ça va, j’aime bien le ballon. Et puis – et c’est important pour un latéral -, la qualité de centre. J’ai pas mal marqué cette saison, mais le truc que j’adore, c’est centrer. Et je prends autant de plaisir à marquer qu’à faire marquer.