Si vous assistez de temps à autre aux entraînements des Diables Rouges, sa silhouette et son visage vous sont forcément familiers. Nathalie Justin vibre pour le FCR depuis 1970. Une telle fidélité méritait bien un coup d’envoi. Ce sera chose faite samedi, face à Chambly. Entretien avec une acharnée.

 

Nathalie, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Je suis mariée, j’ai deux enfants et sept petits-enfants, j’ai travaillé pendant 42 ans à la direction des ressources humaines du CHU de Rouen et je suis aujourd’hui retraitée. Je suis originaire du Pays de Caux et je vis à Mont-Saint-Aignan.

C’est quoi ton histoire avec le FCR ?

Mon père était dirigeant et mes frères jouaient au club de Doudeville. Je les suivais partout, sur tous les stades, donc la passion est venue comme ça. J’ai commencé à aller à Diochon avec eux en 1970, et je suis tombée dans la marmite ! Le mercredi, je profitais de na pas avoir cours au lycée pour prendre les transports depuis Barentin et aller assister à l’entraînement. À part quelques saisons quand j’ai eu mes enfants, j’ai toujours été abonnée. Et par la suite, mon mari les gardait gentiment pour que je puisse aller au stade. Lui, il aime le foot mais à la télé (rire).

Tu as donc traversé les époques à Diochon…

Oui, j’y ai vécu les bonnes et les moins bonnes périodes. Mais j’ai toujours aimé ce stade.

On te voit le long de la main courante lors des entraînements. Pourquoi cette assiduité ?

J’assiste aux entraînements chaque jour depuis que je suis à la retraite. C’est devenu une drogue. Parfois, je suis seule autour du terrain mais ça ne me dérange pas. Ce que j’aime, c’est le fait de voir évoluer les joueurs au jour le jour. Leur état de forme, leur mentalité… Ils me connaissent tous et m’appellent par mon prénom.

Du coup, tu es sans doute la mieux qualifiée pour parler des joueurs et du staff.

Les supporters qui ne viennent qu’au match ne se rendent pas compte de tout. J’en parlais avec Jo Monteiro récemment, il me disait : « Toi, tu as le droit de nous critiquer parce que tu es là tous les jours » (rire). Sauf que ce n’est pas dans ma mentalité. Jamais je ne ferai de commentaires sur les réseaux sociaux sur ce que je vois ou ce que j’entends aux entraînements. Pourtant, on me demande souvent mais je fais toujours la même réponse : « Vous n’avez qu’à venir ! »

 

« Les gens savent qu’il ne faut pas m’inviter les jours de match »

 

Ton avis sur la cuvée 2022-2023 ?

C’est un très bon cru. Le staff, les joueurs, l’ambiance au sein du groupe, tout est vraiment top cette année.

Il paraît que tu as un joueur préféré…

Oui, et il le sait. Mon chouchou, c’est Jaja ! C’est comme ça, cela ne s’explique pas.

En plus des matchs à domicile, tu fais aussi la plupart des déplacements.

Oui, j’en ai raté deux cette année. À Vannes et à Blois. Sinon je les fais tous, avec Cyrille Couturier. À domicile en revanche, je n’en rate jamais un. Les gens savent qu’il ne faut pas m’inviter les jours de match. Ni les jours d’entraînement, d’ailleurs (rire).

Meilleur et pire souvenir lié au FCR ?

Le pire, c’est le dernier dépôt de bilan en 2013. Le meilleur, ce sont les années D1 début 80. La dernière fois qu’on a été en National, époque Da Silva, j’ai bien aimé aussi.

Tes enfants ne te disent pas parfois que tu en fais trop ?

Bien sûr ! Ils me disent que je suis trop « barrée là-dedans ». Il faut dire que je suis aussi les autres équipes du club, je vais souvent aux annexes faire les sandwichs pour les jeunes… Mais bon, mes enfants sont abonnés eux aussi, donc ça va.

Ta place au stade ?

Tribune Lenoble, avec les Rouen Fans.

Tu donneras le coup d’envoi face à Chambly. Qu’attends-tu de ce moment ?

J’espère que je ne vais pas trop trembler. Mais ça va le faire, Inès me tiendra la main jusque dans le rond central…