Adrien Pianelli : « Diochon me rappelle Furiani »
Barré à QRM la saison passée, Adrien Pianelli change de maillot mais pas de stade et va apporter sa fougue et son tempérament de feu sur le flanc droit du FCR. Un nouveau challenge qui séduit ce Corse pur jus qui n’a pas sa langue dans sa poche.
Adrien, tu changes de club mais tu ne devrais pas être trop dépaysé…
Exactement. C’est un très bon point parce qu’il n’y aura pas de temps d’acclimatation !
Tu es un pur produit du Sporting Club Bastia.
C’est ça. J’ai joué là-bas depuis l’école de foot jusqu’à ma première année pro, où j’ai été prêté à Tarbes en National 2. Quand je suis revenu un an plus tard, le Sporting a déposé le bilan. Je me suis retrouvé sans club pendant six mois et en janvier, j’ai rejoint des potes à l’AS Furiani, toujours en N2. Je me suis complètement relancé là-bas et à l’issue de ma deuxième saison, QRM est venu me chercher. Manu Da Costa me suivait depuis un petit moment et j’ai signé deux ans.
Tu joues une dizaine de matchs lors de ta première saison à QRM…
Oui. En fait, je me suis pété lors du premier match officiel de la saison en Coupe de la Ligue. J’ai été écarté des terrains pendant deux mois. À mon retour, je me suis installé dans le onze et puis le championnat a été arrêté à cause du Covid.
La seconde saison a été plus compliquée…
Bruno Irles est arrivé et il m’a fait comprendre dès le début que je n’entrais pas dans ses plans et qu’il ne comptait pas sur moi. Qu’il voulait des latéraux qui ne montent pas et que j’étais donc trop offensif pour son système. J’ai été surpris au début. Je me suis dit qu’on était en 2020 et qu’on ne demandait plus aux latéraux de rester tout le temps derrière comme des défenseurs centraux.
Quand il t’a annoncé ça, tu n’as pas cherché une porte de sortie ?
J’ai eu plusieurs touches, oui. Je devais me faire prêter à Bastia-Borgo juste avant la trêve hivernale mais les deux clubs n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la prise en charge de mon salaire. J’avais donné mon accord à Borgo mais ça a tellement traîné que le mercato s’est terminé et je me suis retrouvé coincé. Donc, j’ai passé la saison à la cave.
Psychologiquement, c’est dur de se dire qu’on n’aura jamais sa chance et qu’on ne jouera pas pendant un an…
Très compliqué mentalement. La chance que j’ai eue, c’est qu’on était quatre ou cinq à être dans le même cas et il y a eu beaucoup de solidarité entre nous. Mais on n’avait aucun espoir : même quand il y avait des suspendus ou des blessés, il faisait monter des jeunes plutôt que de nous faire jouer. On n’existait pas du tout. Et comme l’équipe a eu des résultats d’entrée, c’était impossible d’inverser la tendance. Le pire c’est qu’on n’a même pas pu jouer avec la réserve puisque le championnat était arrêté.
« J’aime attaquer, monter, centrer, avoir la possession »
Du coup, tu étais en quête d’un nouveau challenge cet été…
Oui. J’ai eu des touches en National mais ça n’avançait pas beaucoup. Alors quand Arnaud Margueritte – que je connaissais déjà – m’a dit que je l’intéressais, tout s’est passé très vite. Je n’ai pas hésité une seule seconde.
D’autant que tu connais déjà une partie de l’effectif.
Oui, je suis très proche de Jonathan Monteiro, que j’ai connu tout petit à Bastia. J’ai donc rapidement été en contact avec d’autres joueurs : Clément Bassin, Valentin Sanson, Mouss Benzia. Jaja… Je connais déjà une partie de l’effectif, je connais la ville. L’adaptation, elle est déjà faite.
Qu’est-ce qui t’a attiré au FCR…
Quand je suis arrivé ici, on m’a expliqué l’histoire. Et quand le FCR a réalisé son parcours en Coupe de France, j’ai commencé à venir voir les matchs. La première fois que j’ai vu Rouen jouer ici, je me suis dit : « Putain, ça me fait penser à Furiani ! » Niveau ferveur et histoire, il y a un truc. Avec ma mentalité corse, c’est ce qu’il me faut !
Une mentalité qui t’amène à prendre pas mal de cartons…
Oui mais pas de rouge, que des jaunes (il se marre) ! J’ai un jeu assez dur c’est vrai, mais j’arrive toujours à me contrôler, à ne pas dépasser la limite.
Tu le disais, tu es un latéral offensif, qui aime dédoubler avec l’ailier ou le milieu excentré…
C’est ça, c’est ça. Moi j’aime attaquer, monter, centrer, avoir la possession.
Ton poste de prédilection, c’est latéral droit mais tu peux aussi jouer à gauche.
J’ai joué autant de temps à droite qu’à gauche dans ma carrière. Il m’est arrivé d’évoluer pendant une saison entière sur le côté gauche. Je peux aussi jouer un cran plus haut, comme ailier ou milieu excentré.
Tu as assisté au match à Poissy. Qu’en as-tu pensé ?
En étant objectif, je trouve qu’on est très solide et c’est important pour une équipe qui a des ambitions d’avoir cette base. Deux déplacements, zéro but encaissé, c’est costaud. Après, il faut trouver les automatismes pour qu’on arrive à faire la différence offensivement. Mais franchement, je n’ai pas d’inquiétude. Quand l’équipe sera rôdée, ça va être pas mal.
Seras-tu qualifié pour jouer à Chartres samedi ?
Normalement, oui. Tous les papiers ont été envoyés en temps et en heure.
Un mot pour les supporters ?
J’ai vraiment hâte de montrer ce que je vaux à ce public qui me fait penser à ma Corse natale.