Top, j’ai fait les beaux jours du FCR pendant deux saisons et j’évolue désormais au Red Star. Afin de commémorer l’épopée 2019-2020 en Coupe de France, je donnerai le coup d’envoi du match face à Rennes samedi (18h), à Diochon. Je suis, je suis, je suis… Fred Dembi !

 

Fred, tu as quitté le club il y a deux ans et demi. Quels souvenirs marquants gardes-tu de ces deux saisons sous le maillot rouge ?

Le plus beau, c’est la montée de N3 en N2. Il y a évidemment la victoire face à Metz en Coupe, mais c’était un acte isolé. Alors que la montée est venue récompenser un travail de longue haleine.

En 2019-2020, l’équipe réalise une demi-saison magnifique, avec notamment ce fameux parcours en Coupe.

Ce parcours a été fort en émotions. On élimine chez lui un cador du National, Avranches, en jouant toute la deuxième mi-temps en infériorité numérique. Au tour suivant on gagne en prolongation à Gravelines après avoir égalisé à 2-2 à la 94e minute. Ce soir-là, je me dis : « Ce n’est pas anodin d’arracher la qualif’ comme ça, c’est un signe« . Derrière, on tire Orléans à la maison, le stade entier est rouge, il y a des fumigènes partout, c’est incroyable. Je n’avais jamais vu ça. Après il y a Metz dans un Diochon blindé et collectivement on fait une masterclass. Et je marque le plus beau but de ma carrière.

Avec le regret néanmoins de prendre ce carton jaune qui te prive du 16e de finale face à Angers…

Personne ne m’avait prévenu que j’étais sous le coup d’une suspension et j’ai retiré mon maillot instinctivement, pour rendre hommage à mon ami Nathaël Julan décédé deux jours plus tôt. Je ne l’ai jamais regretté mais j’ai été frustré comme jamais de voir le match face à Angers depuis les gradins. Je me disais : « Mais qu’est-ce que je fous en tribune ? »

 

« Bauer et Diochon c’est pareil ! Même mentalité, même ambiance, un vrai 12e homme »

 

Tu as signé au Red Star l’été dernier, comment se sont initiés les contacts ?

Il me restait un an de contrat à Orléans, mais Habib Beye me voulait vraiment et le Red Star a tout fait pour me permettre de rejoindre le club. J’ai tout de suite adhéré à son discours et en plus ça me rapprochait de ma famille à Rouen.

Que t’apporte un coach comme Habib Beye qui a connu le très haut niveau ?

Il sait ce qui sépare le monde amateur du monde pro. Il m’a fait passer un cap dans l’intensité, la vitesse d’exécution et sur l’aspect mental. J’ai eu du mal à encaisser la charge de travail au début mais aujourd’hui, je le remercie. J’ai énormément progressé avec lui, je suis un tout autre joueur.

Ça se passe très bien pour toi, tu es titulaire, l’équipe tourne…

On est 3e à un point du duo de tête (Versailles et Martigues). À nous de continuer comme ça. Comme le FCR avec le Racing, il faut garder le rythme et ne pas être la première équipe à lâcher parce que derrière, c’est dur d’inverser la dynamique.

Le public de Bauer est chaud, ça doit te rappeler Diochon…

C’est pareil ! Même mentalité, même ambiance, un vrai 12e homme. La seule différence, c’est qu’à Bauer la tribune des supporters est encore plus proche du terrain. Ce que j’aime, c’est qu’à chaque match à domicile, on va prendre la collation dans un salon pas très loin de du stade. On y va et on en revient à pied, tous ensemble, en croisant les supporters qui se chauffent dans les bars aux alentours. On interagit avec eux, ça crée une vraie proximité.

Tu vas retrouver Diochon et donner le coup d’envoi samedi. Une émotion particulière ?

Rien que d’en parler, j’en ai des frissons et une boule au ventre. Je suis déjà revenu jouer à Diochon, on avait gagné 2-1 face à QRM avec Cholet mais il n’y avait personne. Là, ça va être spécial. Car j’ai un regret : avec le Covid, je suis parti sans pouvoir dire au revoir aux supporters rouennais. Avec tout ce que ce stade et ce public m’ont apporté, j’aurais aimé pouvoir le faire.

Tu continues à suivre les résultats de tes anciens coéquipiers ?

Bien sûr. J’étais à Diochon le soir de Rouen-Evreux mais je n’ai pas pu voir la fin du match car ma femme était sur le point d’accoucher ! Cette saison, l’équipe a un mental et un réalisme implacables. Ibayi est le joueur qui manquait devant, au milieu, Abdelmoula a pris une autre dimension. Quand Mouss est blessé, Sanson le remplace et l’équipe tourne et continue à gagner… Il y a des signes, c’est peut-être la bonne année.

 

Un grand merci au staff et à la com’ du Red Star pour leur disponibilité et leur bienveillance.