Simon Vincent : « Autonomiser chaque joueur dans ses choix alimentaires »
Le club dispose d’un diététicien-nutritionniste depuis le début de saison, Simon Vincent. Il revient, dans cette interview, sur sa manière de travailler et notamment la gestion de ce long déplacement pour Sochaux.
Commençons par l’actualité. Nous avons un long déplacement à Sochaux. Comment tu l’organises ?
Cela demande beaucoup de logistique. Il faut se mettre d’accord avec les fournisseurs de l’hôtel ou traiteurs pour que les joueurs aient des repas adaptés à leurs besoins. Pour le déplacement en bus, il faut essayer d’individualiser pour éviter les fringales ou les grignotages. On veut optimiser au maximum leur stock d’énergie.
Le match débutera à 21h. Qu’est-ce que cela change par rapport à un match à 19h30 ?
Il faut adapter les heures des repas. Elles doivent être calées pour être optimal pour les joueurs, tout en prenant en compte aussi les temps de causerie, de préparation physique, d’activation… C’est une organisation globale à avoir sur la journée. Un match se prépare sur tous les aspects : sommeil, préparations physique, mentale et nutrition.
Revenons quelques mois en arrière. Tu es arrivé au club cette saison. Comment cela s’est fait ?
Je suis en stage de fin d’études en Master. Je suis normand, je connais le club depuis que je suis tout petit. J’ai déjà participé à des tournois à Diochon (le Challenge Pierre-Vas), affronté le FCR. C’est un beau challenge de pouvoir mener un projet de A à Z, en le prenant dès le début. Dès que j’ai contacté Thomas, il était partant. Maxime aussi. Cela s’est fait naturellement.
Comment se déroule le suivi individuel des joueurs ?
Les consultations ont pour but de comprendre les habitudes des joueurs, ses habitudes de vie pour voir comment adapter son alimentation à son mode de vie. Elles durent 30-45 minutes. Ces entretiens individuels ont lieu une fois par mois environ pour chaque joueur. En réaliser plus régulièrement serait inutile. Il faut du temps pour que les points évoqués deviennent de nouvelles habitudes.
As-tu déjà vu des évolutions ?
On en voit un peu. Des joueurs sont plus assidus que d’autres. Certains n’ont pas besoin de beaucoup de changements comme ils avaient déjà un mode de vie « presque parfait ». Avec ceux-là, l’objectif est surtout d’optimiser. Il est encore trop tôt pour vraiment juger des améliorations. On le verra sur le long terme. Mon but est d’autonomiser chaque joueur dans ses choix alimentaires au quotidien pour qu’ils puissent améliorer leur performance. Il faut que ça devienne une habitude de vie et pas seulement un changement pour quelques mois.
Et au niveau collectif ?
J’interviens sur tous les plans : récupération, préparation aux entraînements et aux matchs, hydratation. Il faut être à l’écoute des joueurs pour connaître leurs choix, leurs goûts et leurs envies. Il ne faut pas les troubler dans leur préparation, notamment les jours de match. On voudrait aussi mettre en place une supplémentation quotidienne avec des boissons de l’effort, de récupération…
Tu es principalement lié à l’équipe première, mais tu es aussi intervenu auprès de l’association.
Je me rends aussi disponible pour eux. C’est intéressant de pouvoir les aider. Malgré des besoins, ils ne pensent pas forcément à consulter un diététicien. J’ai donc déjà pu répondre à certaines problématiques et cas spécifiques pour l’association, en discutant avec des joueurs ou éducateurs, de l’équipe réserve ou d’équipes de jeunes.