Auteur d’un bel arrêt sur penalty mercredi face au FC 93, Jeffrey Baltus espère être plus qu’une doublure de luxe pour le poste de gardien cette saison.

Jeffrey, peux-tu nous faire un petit résumé de ta carrière ?

J’ai fait l’INF Clairefontaine et je suis passé par Brétigny en 14 ans avant de rejoindre Auxerre. J’ai signé pro à 17 ans et j’ai gardé les buts de la réserve de l’AJA pendant quatre ans. En tout, je suis resté dix ans dans l’Yonne, à la fin de l’ère Guy Roux. Je suis ensuite passé par Ivry avant de rejoindre le CA Bastia où je suis resté deux ans, avec une seconde saison très aboutie en National.

À l’issue de ces deux belles saisons en Corse, tu pars en Belgique, au RFC Liège.

Oui, c’était une opportunité. Leur gardien s’était blessé. Là-bas, j’ai découvert une vraie culture footballistique. C’est un club qui ressemble un peu au FCR, à Sedan ou à Bastia. Un club historique qui a connu la première division mais qui a coulé financièrement et qui essaie de remonter. Pour ma première titularisation, j’ai sorti un gros match et j’ai été adopté par les supporters. Il y avait une grosse ferveur là-bas, c’était une super expérience, d’autant qu’il y a eu une montée au bout.

Après Liège, tu acceptes un défi à Agde et tu rebondis ensuite à Granville, où tu vas connaître en janvier 2020 la joie d’affronter Marseille en 16e de finale de Coupe de France.

Oui. J’en garde un très bon souvenir, toute ma famille était présente et on avait fait un bon match en tenant le nul jusqu’à un quart d’heure de la fin. C’est un moment qui restera gravé dans ma mémoire, d’autant que j’avais fait un bon match et pris beaucoup de plaisir.

Pourquoi avoir accepté de rejoindre le FCR l’été dernier ?

Granville souhaitait me conserver pour être gardien numéro 1. Mais mes agents m’ont appelé et m’ont dit que Rouen était intéressé par mon profil. J’ai pris le temps d’analyser le projet et j’ai accepté de relever le défi parce qu’un club comme le FCR, ça ne se refuse pas.

« J’étais un grand fan de Casillas »

On n’a pu te voir à l’œuvre que sur deux matchs de Coupe. Pas assez pour se faire une idée de tes qualités. Alors, quel style de gardien es-tu ?

Difficile comme question ! Disons que je suis un gardien de l’ancienne école, sans fioriture, mais j’essaie d’évoluer en même temps que les spécificités du poste. J’ai un bon jeu au pied, je suis à l’aise dans les sorties aériennes. En fait, je cherche toujours à être efficace, à faire ce que je sais faire. Le folklorique, ce n’est pas mon genre.

Tu as commencé la saison dernière en tant que doublure. C’était prévu dès le départ ?

Oui, c’était prévu que j’arrive en tant que numéro 2, mais avec une concurrence saine pour pousser Jonathan Monteiro à être performant.

Comment se passe la cohabitation avec lui ?

Bien. Dans un club, le numéro 1 est là pour être performant et garder sa place et le numéro 2 essaie de le pousser à être bon et s’il ne l’est pas, à saisir sa chance. Même chose avec le numéro 3. Le petit Bellot n’a que 16 ans, mais s’il est plus en forme que nous deux, il passera devant. Il y a une hiérarchie établie mais on est là pour se tirer la bourre et on attend notre tour.

Un modèle chez les gardiens ?

J’étais un grand fan de Casillas. C’est un gardien qui m’a toujours inspiré. Mais au-delà de ça, je regarde beaucoup de matchs et même dans le championnat thaïlandais ou coréen, il y a des choses à prendre. Je ne suis pas focalisé sur les « top gardiens ». On peut apprendre quelque chose de n’importe quel gardien.

Tu ne connaissais pas la ville en arrivant. Avec l’arrêt du championnat, tu as eu le temps de la découvrir…

Tout à fait. Je trouve qu’il y a un peu trop d’embouteillages mais sinon, c’est une belle ville, qui a du charme et qui bouge. La cathédrale est superbe.