Arrivé au club en 2017, Abdelali Ouadah est aujourd’hui l’un des plus anciens au sein de l’effectif rouennais. D’où son regard affûté sur l’intersaison, l’ambition du club, les jeunes et sa fin de carrière.

Abdel, le championnat reprend samedi, quel bilan tires-tu de la préparation et comment sens-tu le groupe ?

On a fait une très bonne prépa, le groupe a un super état d’esprit. Il y a eu quelques départs inattendus dans l’effectif, de mecs qui pesaient dans le vestiaire. Mais je suis confiant, on a montré de très bonnes choses pendant les matchs amicaux, on joue au ballon en essayant de repartir de derrière… On ne fera pas de la figuration en championnat, c’est certain. Maintenant, on ne peut pas prédire l’avenir.

Tu as décidé de poursuivre au FCR cet été, qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Le sentiment d’inachevé. On avait une super équipe l’an dernier. On a mis un peu de temps à se mettre en place mais à la longue, ça aurait marché et on aurait aimé pouvoir finir la saison. Donc, j’ai discuté avec le staff et les dirigeants et je n’ai pas hésité une seconde à poursuivre l’aventure.

Tu as commencé ta carrière en tant que milieu excentré, avant de descendre d’un cran. Prends-tu autant de plaisir à ce poste de latéral ?

Pour un match de Coupe de France, j’avais évolué derrière pour dépanner. Le coach avait dû apprécier ma prestation parce qu’il m’avait carrément dit qu’il me préférait à ce poste-là ! Donc, j’y suis resté. J’aime déborder et centrer et ce poste de latéral me permet de le faire.

Tu as connu une expérience à l’étranger puisque tu as évolué pendant une saison dans le championnat algérien.

Oui, j’ai joué dans deux clubs (USM El Harrach et Olympique Médéa) et ça m’a apporté beaucoup de choses. À commencer par le fait d’avoir été professionnel. C’était une belle expérience, je partais un peu dans l’inconnu, loin de ma famille, dans un autre pays – même si c’est celui de mes parents… Il m’a fallu un temps d’adaptation parce que déjà, c’était la Ligue 1, et puis je me retrouvais à jouer dans des stades avec cinquante, soixante, quatre-vingt mille spectateurs ! Il y avait une ferveur de malade. Le lundi précédent un derby, il y avait 3000 personnes à l’entraînement… Un truc de fou.

« C’est moi qui marque le but du maintien en N3, c’est bien de le rappeler parce que certains ont la mémoire courte »

Tu as aujourd’hui 33 ans, penses-tu déjà à l’après-carrière ?

J’ai toujours été débrouillard dans ma vie. Aujourd’hui, à côté du foot, je suis propriétaire d’un garage et je bosse déjà pas mal sur cet autre job. Mon après-football, il est déjà préparé. Maintenant, tant que j’ai les cannes et le niveau, je continue. Le jour où un petit jeune viendra me dire « vas-y pépère, assieds-toi sur le banc, je suis meilleur que toi« , on verra. Le terrain parlera.

Tu n’as pas envie de rester dans le foot ?

Si, c’est une possibilité. J’avais commencé à passer mes diplômes d’entraîneur quand j’étais à Rodez. C’est dans un coin de ma tête…

Ce sera ta cinquième saison au club, tu es désormais l’un des tauliers de cet effectif.

Oui, je suis arrivé lors de la première année en N3, quand on s’est maintenu à la dernière journée. Et c’est moi qui marque le but du maintien, c’est bien de le rappeler parce que certains ont la mémoire courte (rire) !

En tant qu’ancien, c’est toi qui intègres les petits nouveaux ?

À une époque, j’ai été jeune moi aussi. Et quand tu arrives dans un nouveau club, ça facilite énormément les choses quand les anciens t’aident à t’intégrer. Ils te présentent, te font visiter la ville, t’invitent à manger à droite ou à gauche. Et c’est exactement ce qu’on est en train de faire avec les nouvelles recrues. C’est bénéfique pour tout le monde : si le mec est bien intégré, qu’il se sent bien, son rendement sera meilleur et ça impactera les résultats.

Un mot pour les supporters ?

J’ai hâte de vous retrouver au stade. Le public, c’est le moteur du football. Jouer dans un stade vide, ça se fait. Mais tu n’as pas ce kif, ce petit truc qui te fait vibrer, qui te pousse. J’espère que vous serez indulgents avec nous parce qu’on n’a pas joué de match officiel depuis des mois. On se donnera à 300%, mais soyez patients.