Abdeljalil Salhoune : « J’ai les crocs ! »

Arrivé au club en provenance d’Evreux en décembre 2018, Abdeljalil « Jaja » Salhoune n’a connu que des saisons tronquées avec le FC Rouen. D’où son impatience avant cette saison 2021-2022 où il espère gagner sa place.

Après une quinzaine d’années à Evreux où tu as tout connu, qu’est-ce qui t’a décidé à venir tenter ta chance à Rouen en décembre 2018 ?

Pendant la première partie de saison 2018-2019, je discutais souvent avec Fred Dembi, que je connais bien et qui était le capitaine du FCR à ce moment-là. Rouen et Evreux se tiraient la bourre en championnat et on se chambrait pour savoir qui allait monter en N2. Et puis un jour, dans la conversation, je lui ai glissé que j’avais envie d’autre chose et tout est parti de là. Il en a parlé au staff, David Giguel et Arnaud Margueritte m’ont appelé pour en savoir plus et je leur ai dis que j’avais envie de venir. Que j’avais besoin d’un nouveau challenge. C’est bien d’être bon chez soi, mais je voulais savoir si je pouvais être bon ailleurs, dans un club avec de la pression. Le président d’Evreux aurait préféré que j’aille dans le sud ou ailleurs pour ne pas renforcer un concurrent direct mais mon choix était fait. Parfois, le train ne passe qu’une fois. Je n’ai jamais regretté.

Tu es arrivé dans un groupe qui marchait bien et qui est finalement monté en N2 en fin de saison.

Évidemment, c’est plus facile quand tu arrives dans une équipe qui gagne mais j’ai été super bien accueilli. Après deux matchs, j’avais l’impression d’être là depuis des années !

Lors des deux saisons suivantes en N2, tu as eu pas mal de temps de jeu, mais tu faisais rarement des matchs entiers. Manque de caisse physique ? Joker de luxe ?

Je ne suis pas du genre à demander des explications même si je trouve que je ne joue pas assez. Si le coach estime que je ne dois jouer que vingt-cinq minutes, je respecte. Je n’ai pas envie de m’embrouiller. Maintenant, peut-être que les gens ont pensé que j’étais un joker de luxe mais j’étais performant aussi quand j’étais titulaire. La première saison en N2, sur les cinq premiers matchs j’ai marqué un but et donné trois passes décisives. Et du jour au lendemain, je n’ai plus joué qu’un match sur deux. Je ne comprenais pas mais j’ai continué à travailler.

On a beaucoup parlé de ce carton rouge reçu face à Saint-Pryvé en septembre dernier, avec cette sanction ahurissante de sept matchs de suspension. C’est un épisode qui t’a marqué…

La sanction a été très lourde mais le délégué, qui avait assisté à la scène, a avoué que je n’avais mis aucun coup au membre du staff adverse. J’avais juste essayé de récupérer le ballon alors qu’il essayait de gagner du temps. La sanction a été réduite à quatre matchs, j’ai rejoué contre Guingamp en faisant une bonne rentrée mais deux semaines plus tard, le championnat s’est arrêté.

Du coup, tu n’as quasiment pas joué depuis le début de l’année 2020. As-tu l’impression d’avoir perdu deux saisons ?

Dans la vie, il y a plus important que le foot. Il faut relativiser. Mais une carrière de footballeur, c’est dix, quinze ans. Ne pas jouer pendant un an et demi, c’est vrai que ça fait beaucoup.

Comment as-tu réagi à la nomination d’Arnaud Margueritte et de Sarafoulé Mendy pendant l’intersaison ?

Je les connais bien. Ce sont des gars que j’apprécie énormément parce que ce sont de vrais passionnés. Ils connaissent le foot et le club. C’est un duo qui peut réussir à Rouen.

Dans quel état d’esprit es-tu avant cette nouvelle saison ?

J’ai les crocs ! Je suis pressé de reprendre, de retrouver les coéquipiers et le terrain.

Avec un effectif plus restreint cette saison, espères-tu gagner ta place de titulaire ?

Qu’on soit trente ou vingt, ce sont les meilleurs qui joueront. Mais c’est vrai qu’avec ce groupe resserré, j’espère avoir plus de temps de jeu que les années précédentes.

Les supporters rouennais ont eux aussi été sevrés de leur équipe pendant des mois. Qu’as-tu envie de leur dire ?

Vivement la reprise ! Ils nous ont manqué autant qu’on leur a manqué. On espère faire une super saison et pouvoir faire la fête ensemble à Diochon.