Alors que la trêve s’achève et que la mi-saison approche – ce sera le cas à l’issue du match face à Lorient – l’actionnaire majoritaire du FC Rouen fait un bilan détaillé des six premiers mois du projet et précise les contours de la seconde partie de saison.

 

BILAN

Charles, quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison sur le plan comptable et sur le plan du jeu ?

Sur le plan comptable, on est en retard par rapport à notre ambition qui était de jouer le haut de tableau. C’est à relativiser parce qu’on a joué dix de nos quatorze matchs à l’extérieur, même si à l’arrivée, on a presque un parcours de champion loin de nos bases et de relégable à domicile. En termes de jeu, ça n’est pas non plus conforme à ce qu’on espérait. On a un groupe qui peut faire nettement mieux. En revanche, le point positif c’est qu’il y a un véritable état d’esprit dans cette équipe. Elle dispose de ressources mentales étonnantes, comme on a pu le voir face à Saint-Malo où on s’est battu jusqu’au bout à 8 contre 11 ou en allant gagner à Plabennec à 10 contre 11. Ces joueurs ne lâchent rien et c’est à souligner.

Comment expliquer notre incapacité à gagner un match à Diochon (2 nuls, 2 défaites) ?

Sur le premier match face à Granville, je pense qu’il y avait une certaine appréhension. Ensuite, face à Vitré, Saint-Malo et Saint-Pryvé, c’est un mélange de faits de jeu contraires et de choix tactiques peut-être erronés. On espère maintenant qu’un élément déclencheur va se produire et nous permettre d’enclencher une série avec ces cinq matchs consécutifs à Diochon.

 

COACH

Pourquoi avoir pris la décision de changer d’entraîneur à la trêve ?

On a senti avec Maximilien de Wailly qu’il y avait une certaine lassitude. Même si tout n’était pas à jeter, ça n’a pas fonctionné avec les deux anciens coachs et c’était le moment de changer. On avait besoin d’un nouveau souffle pour relancer le projet.

Pourquoi avoir choisi Maxime D’Ornano ?

J’avais suivi Saint-Brieuc il y a deux ans et comme tout le monde, j’avais beaucoup apprécié leur style de jeu. Quand on parle de Maxime D’Ornano, il y a toujours cette notion de beau jeu. On y est très attaché au FCR, mais on est aussi très attaché aux résultats. Et je pense que c’est un entraîneur qui peut amener les deux. Il va apporter de la sérénité et professionnaliser le fonctionnement de l’équipe et du club. Et puis, il a l’expérience du niveau supérieur et était d’ailleurs très bien classé en National au moment où il a quitté Saint-Brieuc. C’est un bosseur qui sait parfaitement communiquer et travailler avec son groupe. Plus important encore, c’est un coach de projet, il est venu pour construire, dans la stabilité. Il a signé pour un an et demi avec des clauses de reconduction conditionnelles. On a envie d’avancer avec lui.

Qu’attendez-vous de lui et de l’équipe lors de la deuxième partie de saison ?

J’attends qu’il redresse la barre au niveau des résultats. Maxime dispose d’un groupe revanchard, ambitieux et déterminé. On n’a pas fixé d’objectif précis sur cette deuxième partie de saison si ce n’est de remonter au classement et de commencer à mettre le projet de jeu en place, sur la durée.

 

MERCATO

Peut-on s’attendre à des départs et/ou des arrivées dans les jours qui viennent ?

Il n’y aura pas de départ. Au rayon des arrivées, hélas le dossier McBena est bloqué au niveau administratif à Haïti et cela va être compliqué de le faire venir. On a d’autres pistes mais on laisse le coach identifier les manques éventuels dans l’effectif et faire ses choix. Maintenant, ce que je sais, c’est que Maxime est déjà très satisfait de son groupe.

« Que le FCR retrouve la place qui est la sienne »

ASSOCIATION

L’association vient d’élire un nouveau président en la personne de Rémy Dupuis. Quelles sont vos relations avec lui et comment vont évoluer les liens entre l’association et la SASP ?

Je connais Rémy depuis une quinzaine d’années. C’est quelqu’un qui est très attaché au club, ce qui évidemment me ravit. Avec son arrivée, l’asso se met en ordre de marche : le bureau se structure et les différentes commissions de travail sont en train de se mettre en place. Cela va permettre de renforcer les liens entre les deux entités pour faire avancer les choses. On est à l’écoute des membres de l’association car cela permet d’avoir un œil extérieur. Il y a la SASP et l’Association mais il n’y a qu’un club : le FC Rouen.

 

DNCG

Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur « l’épisode DNCG ». Que s’est-il exactement passé ?

Ce qui a posé problème lors de notre passage à la DNCG, c’est que l’atterrissage annoncé n’était pas conforme à la situation financière réelle. L’an dernier, Fabrice Tardy avait provisionné une subvention de la métropole qui n’est finalement pas arrivée et d’autre part, des investissements de sponsors auraient dû être encaissés avant la fin juin et ne l’ont pas été. La DNCG nous a donc infligé une amende de 7 500€ et nous a demandé de provisionner les sommes manquantes. Ce que nous avons fait. À ce jour, tout est rentré dans l’ordre. Nous nous sommes engagés auprès de la DNCG à présenter un budget à l’équilibre en fin de saison et nous nous y tiendrons.

 

SUPPORTERS

Après des débuts compliqués, les relations semblent apaisées avec les supporters en général et la Fédération des Culs Rouges en particulier…

Cela se passe très bien avec Grégoire Meurice et la Fédération des Culs Rouges, on travaille main dans la main et on communique régulièrement et dans une parfaite transparence. C’est dans cette optique qu’on leur a demandé de nous accompagner lors du passage à la DNCG, pour qu’ils soient convaincus de notre volonté de clarté totale auprès des actionnaires. Actionnaires dont ils font d’ailleurs partie, ce qui démontre de façon concrète notre attachement à les impliquer dans la vie du club et le projet. Ensuite, au niveau des supporters, je tiens d’abord à les remercier pour leur soutien et leur engagement. Et notamment ce soir de défaite face à Saint-Malo où ils ont continué à chanter et à encourager les joueurs après le match. C’est un moment qui m’a vraiment marqué et je tiens à les remercier pour ça. Nos supporters sont un élément essentiel du club et on est tout à fait conscient de la chance qu’a le FCR de bénéficier d’un tel soutien en National 2. Je comprends qu’ils aient eu une certaine méfiance – voire défiance – à notre arrivée mais j’espère qu’aujourd’hui, ils se rendent compte qu’on travaille pour faire avancer le club. On a tous le même objectif : remettre le FCR là où il doit être. On va avoir onze matchs à Diochon lors de cette phase retour et ils vont avoir un rôle actif à jouer.

  

COLLECTIVITÉS

Où en sont les relations avec la Métropole ?

Là aussi, tout est rentré dans l’ordre. On collabore en bonne intelligence avec nos collectivités, en respectant le cahier des charges de la mairie et de la Métropole et on communique en totale transparence avec eux. On espère qu’ils continueront à soutenir le club.

 

GOUVERNANCE

Comment fonctionne votre duo avec le président de Wailly ? Êtes-vous toujours en phase sur les décisions stratégiques ?

Cela fait vingt ans qu’on se connaît avec Max, on a nos différences mais on est aussi complémentaires et on parvient toujours à trouver un consensus dans nos prises de décision. On s’enrichit l’un, l’autre tout en restant à notre place respective et on forme un duo qui est aujourd’hui l’une des pierres angulaires du projet. Maximilien fait un travail de structuration en profondeur remarquable. Un travail invisible depuis l’extérieur mais qui est essentiel pour le développement du club.

De façon globale, six mois après votre prise de pouvoir, comment jugez-vous l’avancée du projet ?

Le projet avance bien. On est en train d’effectuer un gros travail de fond, qui va payer dans les mois à venir. On bosse sur le long terme en essayant de structurer le club dans tous les domaines : sportif, communication, business, formation, rôle social… Le climat autour du club est sain et serein, désormais on doit tous tirer dans le même sens avec une seule ambition : que le FCR retrouve la place qui est la sienne.