Auteur d’une deuxième partie de saison canon avec Saint-Brieuc, le buteur franco-marocain a décidé de relever un nouveau défi au FC Rouen, où il apportera son expérience et sa technique en mouvement. Entretien.

 

Hicham, tu viens de signer au FCR, quelle est ta première impression ?

Je suis très heureux car je n’ai entendu que du bien sur le FC Rouen. C’est aussi une libération dans la tête car la période de mercato est toujours délicate pour un joueur.

Tu étais convoité après une belle demi-saison avec Saint-Brieuc (12 buts en 20 matchs). Qu’est-ce qui t’a convaincu de rejoindre un promu ?

J’ai eu des sollicitations de la part de plusieurs clubs de National mais j’avais besoin de me fixer rapidement, je n’avais pas envie d’attendre. Surtout, Maxime D’Ornano m’a contacté au moment du dernier match de la saison face au Red Star, j’ai senti un entraîneur qui me voulait vraiment et qui prône un football que j’apprécie. Et puis, Rouen est un club ambitieux, qui me fait un peu penser à Strasbourg avec sa ferveur. Je n’ai pas vu un promu, j’ai vu un gros club de National.

Raconte-nous un peu ton parcours. Tu es originaire de Strasbourg…

Oui, gamin j’ai joué dans des clubs amateurs en Alsace avant de bifurquer pendant deux ans vers le futsal, ce qui m’a permis de découvrir l’équipe de France et de faire la Coupe du Monde. Ça m’a apporté pas mal de choses mais je suis revenu dans le foot à onze, d’abord en N3 puis à Colmar en National. Ensuite j’ai signé pro à Strasbourg en Ligue 2 mais je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu avec Thierry Laurey. Du coup, je suis parti à Orléans où j’ai passé cinq ans, entre Ligue 2 et National. L’an dernier, j’ai voulu tenter l’aventure à l’étranger, aux Émirats, mais je n’ai pas réussi à m’acclimater et je suis revenu en France en novembre dernier pour m’engager avec Saint-Brieuc. 

Tu as inscrit le but de l’année en National, face à Paris 13 Atletico. Tu peux nous le raconter ?

C’était un match ultra important pour le maintien, on jouait la 80e minute. Le corner est tiré sortant et je vois que le ballon va arriver dans ma zone. Je tente un retourné à l’instinct et ça rentre. Le but est dingue, je mets plusieurs secondes à réaliser. De temps en temps, j’aime tenter des gestes un peu fous.

Quelles sont tes qualités sur le terrain ?

Je dirais que je maîtrise bien le ballon techniquement, je suis bon de la tête, j’ai le sens du but et de la dernière passe.

Tu sembles plus avoir un profil de neuf et demi que de pur avant-centre…

J’ai joué seul en pointe à Saint-Brieuc et ça m’a plutôt réussi mais c’est vrai que je me sens mieux à un poste un peu plus reculé, dans le cœur du jeu, en tournant autour d’un autre attaquant. Une sorte d’électron libre, un neuf et demi, oui, c’est ça.

Tu connais déjà quelques joueurs de l’effectif…

Oui, je connais Sofyane Bouzamoucha qui était avec moi à Orléans, Jaja Sahloune avec qui je discute sur les réseaux sociaux et Zana Allée que j’ai rencontré à Saint-Brieuc parce que son frère était mon coiffeur là-bas. De toute façon, je suis facile à vivre, je suis ouvert et sociable, ça facilite l’adaptation.

On t’a prévenu que le public est assez chaud ici ?

Oui, j’ai vu quelques images des matchs de fin de saison et de la fête le soir de la montée. Je me répète mais cet engouement me fait vraiment penser à Strasbourg. Ça donne envie de fouler la pelouse et de vivre les matchs avec les supporters.

La pression, tu gères comment ?

Je n’ai jamais ressenti de pression dans ma carrière, le foot a toujours été un plaisir. J’ai les épaules pour ça, j’aime les défis.

 

L’avis de Maxime D’Ornano : « J’ai vu tous ses matchs et ce qui m’a interpellé, au-delà de ses buts, c’est sa capacité à tenir le ballon, même sous pression. Il va nous amener de la technique, c’est sa qualité première. Il a aussi un grand sens du déplacement et un fort caractère. Je cherchais un joueur capable de jouer avec Chris Ibayi, ce n’est pas du tout le même registre et ils sont donc parfaitement compatibles. C’était mon premier choix sur ce poste, je suis content. Entre ceux qui restent et les arrivants, devant on commence à être très bien.«