Alors qu’il vient tout juste de prendre ses fonctions et de diriger sa première séance d’entraînement ce mardi 28 décembre, Maxime D’Ornano s’exprime longuement sur son arrivée, sa façon de travailler, son projet de jeu et ses objectifs. 

Maxime, qu’avez-vous fait depuis votre départ de Saint-Brieuc en avril dernier ?  

C’était une bonne coupure qui m’a permis de me régénérer, de profiter de ma famille et de regarder beaucoup de matchs, à la télé ou au stade… et j’ai repris mon travail, car parallèlement au métier d’entraîneur de  football, je suis aussi titulaire de la fonction publique, au CCAS de Lannion.

Vous étiez à l’écoute d’un projet depuis le début de la saison. Avez-vous eu d’autres opportunités ? 

Oui, il y en a eu plusieurs. Mais j’attendais le bon projet. Et il est arrivé.

Pourquoi avoir accepté de relever le challenge du FCR ? 

J’avais envie de ré-entraîner après neuf mois de coupure et le contact que j’ai eu avec Messieurs de Wailly et Maarek m’a plu. Et puis le FCR est un club historique du foot français, avec une grosse ferveur.

Avez-vous vu jouer l’équipe ou suivi ses résultats ? Et connaissez-vous un peu l’effectif ? 

J’ai visionné certains matchs du FCR en vidéo et j’ai suivi les résultats puisque j’avais toujours un œil sur cette poule ouest de N2 où il y a pas mal de clubs bretons. Et je connais quelques joueurs pour les avoir affrontés avec Saint-Brieuc il y a deux ans.

Vous arrivez précédé d’une réputation de coach qui fait bien jouer ses équipes… 

C’est toujours flatteur. Mais le beau jeu ne doit pas être une fin en soi, seulement un moyen de gagner. J’aime le beau jeu dans un cadre bien défini, avec du travail et de la rigueur. C’est certainement dû à la formation que j’ai reçue lors de mes trois années à Clairefontaine avec Franscisco Filho. un très grand formateur qui m’a transmis l’amour du jeu. Si j’ai de bons techniciens, ce serait dommage de s’en passer. Mais j’aime avant tout gagner et je sais m’adapter au profil de mes joueurs.

« Je ne suis fermé à rien » 

Est-ce qu’on peut résumer la « doctrine D’Ornano » de la façon suivante : bien jouer, oui, mais seulement parce que c’est la meilleure façon de gagner ? 

(Rire) Ce n’est pas forcément la meilleure façon puisque d’autres méthodes permettent aussi d’amener à la victoire. Certaines équipes, y compris au haut niveau, ne mettent pas le jeu en avant mais gagnent tout le temps. Je le répète : je ne suis pas forcément attaché au beau jeu, cela dépend des profils dont je dispose.

Sur le plan tactique, avez-vous un schéma de jeu préférentiel ? 

Je n’arrive pas avec un système de jeu prédéfini, mon objectif est de mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour qu’ils soient performants. Est-ce qu’on va jouer avec un attaquant ? Deux ? Trois ? Cela dépendra des profils et de l’équilibre d’équipe. Je ne suis fermé à rien, je veux surtout optimiser les qualités de mes joueurs.

Avec Saint-Brieuc, les sorties de balles se faisaient au sol, en jeu court. Cela traduit quand même une certaine philosophie de jeu… 

J’ai cette volonté, oui, mais encore une fois il faut avoir l’effectif pour. Si mes joueurs sont beaucoup plus efficaces dans un autre registre, je ne vais pas m’obstiner dans une voie sans issue. Je pars du principe qu’il ne faut pas être entêté.

Vous faites donc partie des entraîneurs qui s’adaptent à leur effectif plutôt que l’inverse ? 

Exactement. Surtout dans le cas présent, en cours de saison.

Justement, le fait de travailler avec un effectif que vous n’avez pas choisi change-t-il quelque chose dans votre approche ?  

Non, cela ne change rien. La chose la plus importante lors de ces premiers jours, c’est de faire connaissance avec les joueurs, collectivement à travers les séances et individuellement lors d’entretiens que je vais avoir avec eux.

« On sent la passion autour de ce club » 

Quelle image aviez-vous du FC Rouen avant d’arriver ? 

Je ne suis venu qu’une seule fois à Diochon, lors de ce match de N2 il y a deux ans. Et j’ai visionné des vidéos. Ce que j’ai vu, c’est que le FCR est un club mythique avec une grosse ferveur, je ne suis pas convaincu qu’il y ait un équivalent en National 2. C’est une vraie force.

C’est un élément qui compté dans votre décision ? 

Ah oui, complètement. On sent la passion autour de ce club.

Ici, le public peut être très chaud, mais il est aussi très exigeant. 

Tant mieux. Je vais travailler pour essayer de contenter les supporters, sachant qu’ils auront aussi leur rôle à jouer dans la réussite du projet et du club. On aura besoin de leur soutien.

L’objectif immédiat, c’est de prendre des points ou de commencer à construire en vue de la saison prochaine ? 

Pour le moment, j’ai deux objectifs. Un : bien connaître mon groupe ainsi que le staff. Deux : bien préparer le match face à Lorient. Ce sont des objectifs à très court terme puisque cela s’étale sur 15 jours, mais pour le moment je ne veux me concentrer que sur ça.

Et à moyen terme, d’ici la fin de saison ?  

C’est dur de se projeter, mais évidemment le minimum c’est de se maintenir. Et de figurer au mieux en essayant de gagner le plus de matchs possibles. On a 11 rencontres à domicile sur les 16 qui restent, c’est un plus. Les victoires appellent les victoires mais pour le moment, l’essentiel est de bien préparer ce premier match.