Auteur d’un début de saison de haut vol, le taulier de l’entrejeu rouennais fait un premier bilan et se projette sur le choc face à Versailles. Instructif, comme toujours avec lui.

Mouss, tu collectionnes les étoiles du match depuis le début de la saison (4). Ce genre de distinction, est-ce quelque chose qui compte pour les joueurs ?

On n’en parle pas spécialement entre nous. C’est gratifiant, c’est toujours bon à prendre mais ce n’est pas une priorité. L’important pour moi, c’est le résultat de l’équipe. S’il y a l’étoile en plus, tant mieux, mais si c’est l’un de mes partenaires qui l’a et qu’on a gagné, je suis encore plus content.

Cette saison plus encore que les précédentes, on a l’impression que tous les ballons passent par toi, que tu es la plaque tournante de l’équipe.

C’est vrai. La philosophie de jeu est un peu différente des années précédentes. Les nouveaux coachs veulent créer plus de jeu et comme je suis au cœur du milieu de terrain, je touche plus de ballons. Ce style de jeu me convient bien mais quand il faut mettre le bleu de chauffe et aller au charbon, je sais le faire aussi.

Quel bilan tires-tu des neuf premiers matchs de championnat, sur le plan des résultats et sur le plan du jeu ?

Sur le plan comptable, je trouve que c’est cohérent. On est en embuscade, le classement est très serré. J’ai quelques regrets sur certains matchs parce que je pense qu’on pourrait avoir 2 ou 3 points de plus mais c’est comme ça. Concernant la manière, on travaille et on essaie de mettre des choses en place. On a un jeu plus porté vers l’avant cette saison donc on prend des buts mais il faut l’accepter parce qu’on se crée aussi plus d’occasions. Encore une fois, quand le coach change, que la philosophie de jeu change et qu’une partie de l’effectif change, il faut du temps pour que tout se mette en place.

Tu le disais, l’équipe a un jeu moins direct et plus basé sur la construction. Prends-tu plus de plaisir dans ce style de jeu ?

Bien sûr. Je prenais du plaisir sous l’ère Giguel, mais ce sont deux styles différents. De toute façon moi je prends du plaisir dans la victoire. J’aime bien toucher le ballon mais s’il faut juste être efficace, ça me va aussi.

« Les dix premiers du classement peuvent prétendre jouer la montée »

Ce groupe A est très homogène, aucune équipe ne se détache. Il y a peut-être un coup à jouer cette saison…

On est conscient que le championnat est serré et qu’aucune équipe ne s’envole pour l’instant. D’ailleurs, aucune équipe ne m’a impressionné depuis le début de saison. Mais on va prendre étape par étape et tenter de faire tourner le compteur tous les week-ends. On fera un point à la trêve et on verra où on est. Aujourd’hui, les dix premiers du classement peuvent prétendre jouer la montée.

Comment expliques-tu que vous n’ayez pris qu’un point sur six à domicile ? L’équipe serait-elle plus à l’aise quand elle n’a pas à faire le jeu ?

Bonne question. Je pense plutôt que c’est un concours de circonstances. J’entends pas mal de choses, qu’on se mettrait trop de pression à Diochon, la peur de mal faire… Mais ce n’est pas le cas. C’est vrai qu’on s’est raté contre Granville mais si on refait le match, on fait un super premier quart d’heure. Si on arrive à marquer dans ce gros temps fort, ce n’est plus le même match. Après, contre Vitré on prend un but tôt qu’on ne doit pas prendre et on court après le score. Mais là encore, on a les occasions, ça peut finir à 3-1 ou 4-1 pour nous. C’est le foot, on ne maîtrise pas tout. Il faut s’appuyer sur ce qu’on fait à l’extérieur où c’est vrai qu’on est assez costaud.

Es-tu d’accord pour dire que la série de cinq matchs consécutifs à domicile en janvier-février va être décisive ?

Je te mentirais si je te disais le contraire. On sait très bien que nos matchs à domicile sur la phase retour seront capitaux. Si on les négocie bien, on pourra prétendre faire quelque chose dans ce championnat. Mais on aura besoin de nos supporters, en espérant que les Rouen Fans vont vite revenir au stade.

Vous passez un gros test à Versailles samedi, face à la seule équipe invaincue des quatre groupes de N2. Prendre un point te satisferait ?

Comme tous les week-ends, on part dans l’idée de gagner le match. Maintenant, si on doit repartir avec un point, le compteur continuera de tourner. Pour moi, Versailles est aujourd’hui le favori du championnat mais on va essayer d’être les premiers à les faire tomber. Maintenant, même si on devait perdre, n’oublions pas que le championnat est encore très long. Il y a deux ans, on avait 7 points d’avance sur Saint-Brieuc et on n’est pas monté…