À bientôt 31 ans, Mustapha Benzia attaque sa cinquième saison sous le maillot rouge et blanc. Le taulier de l’entrejeu rouennais se confie sur le rôle qu’il aura à tenir cette saison, sur le recrutement et sur les ambitions du club.

Mustapha, comme beaucoup de joueurs de l’effectif tu es originaire de la région. Est-ce important d’avoir cette fibre locale au sein du groupe ?

Oui, c’est important. On sait où on met les pieds et on sait surtout ce qu’on défend tous les week-ends. Être rouennais fait que j’ai plus d’attachement pour ce club. Sans compter que le FCR n’est pas un club lambda. Jouer pour l’équipe de sa ville, c’est différent.

Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à resigner au FCR cet été ?

Mon intérêt premier était de continuer l’aventure. J’ai eu des opportunités venant d’un peu partout pendant l’intersaison et je les ai étudiées. Mais la nouvelle direction m’a montré un intérêt fort. Ils m’ont dit qu’ils étaient satisfaits de ce que j’apporte au club depuis quatre ans, qu’ils voulaient me garder et s’appuyer sur moi pour la saison à venir. On a discuté, on s’est mis d’accord et j’ai resigné.

Tu es aujourd’hui l’un des tauliers de cette équipe. Qu’est-ce que cela change dans tes relations avec tes coéquipiers ?

À la base, je suis quelqu’un qui parle, qui donne de la voix sur le terrain. Je joue à un poste où je vois pas mal de choses et j’ai un rôle important. J’aime bien replacer les joueurs, j’aime quand tout est carré. Après, le fait qu’il y ait plus de jeunes dans l’effectif cette année va me pousser à en faire un peu plus. Mais j’ai toujours été comme ça. C’est ma façon de voir le football.

Tu préfères jouer seul en sentinelle devant la défense, ou associé à un autre récupérateur au sein d’un double-pivot ?

Mon poste préférentiel, c’est seul en pointe basse. Mais je suis quelqu’un de très collectif, alors je m’adapte. Si les coaches pensent que l’équipe sera plus équilibrée avec deux récupérateurs, on jouera à deux. S’ils préfèrent positionner un milieu plus haut, je jouerai tout seul. Je sais faire les deux, ça ne me dérange pas. Si demain je dois jouer latéral ou défenseur central, ça ne me posera aucun problème.

« Si on a l’opportunité d’aller chercher quelque chose, on ne s’en privera pas. »

Tu as peu de buts à ton actif. Marquer ne t’intéresse pas ?

En fait, avant de jouer milieu récupérateur, j’étais attaquant. Mais je décrochais beaucoup parce que j’aimais bien toucher le ballon. Et un jour, à Oissel, le coach m’a demandé d’évoluer en tant que milieu défensif. À la base, ça devait être du dépannage. Mais j’ai fait un bon match, j’y ai pris goût et j’ai terminé la saison à ce poste en étant nommé dans l’équipe-type du groupe de CFA 2. C’était juste avant de rejoindre le FCR, où j’ai inscrit le plus beau but de ma carrière, avec un lob de soixante mètres face à l’ASPTT Caen. C’est mon seul but avec Rouen jusqu’ici mais il vaut le détour. Maintenant, à mon poste j’estime que je suis là pour assurer l’équilibre et empêcher les contres adverses. Je me projette rarement devant et je suis encore plus rarement dans la surface adverse. Je reste derrière, même sur les coups de pied arrêtés offensifs. J’aurai peut-être plus d’opportunités de marquer cette saison si on joue à deux récupérateurs. On verra.

Avec le recul, quel souvenir gardes-tu de la saison 2019-2020 : positif avec l’épopée en Coupe de France, ou négatif avec la non-montée en National ?

J’échangerais sans hésiter le parcours en Coupe contre la montée. C’est vrai que l’épopée en Coupe restera gravée, d’autant que c’était la première fois que je vivais ça dans ma carrière. On a sorti des gros matchs face à des équipes de Ligue 1, on a ramené du monde à Diochon… C’était inoubliable. Mais j’avoue que la non-montée en National, je l’ai toujours en travers de la gorge. On est premier pendant quasiment toute la saison et on perd quelques points fatals en février, juste avant la coupure Covid. Il faudra savoir y repenser quand on vivra des moments un peu compliqués. Il faut que cet échec nous fasse grandir.

Tu as découvert les premières recrues, qui ont comme point commun d’être des jeunes joueurs. Quelles sont tes impressions à leur sujet ?

C’est vrai qu’ils sont jeunes mais clairement, la qualité est là. Cela fait un mois que je suis avec eux, la prépa se termine et je les ai vus à l’œuvre. Ils ont tous une belle marge de progression, ils se sont fondus dans le groupe, ils sont à l’écoute et ils bossent.

Selon toi, que peut viser l’équipe cette année ?

On va commencer la saison en espérant qu’elle aille au bout vu que les deux dernières ont été arrêtées. On ne peut pas se projeter en se disant qu’on va jouer la montée. Il faut garder les pieds sur terre. Maintenant, personnellement quand je rentre sur un terrain ce n’est pas pour jouer le nul. Alors on va déjà essayer de prendre un maximum de points très rapidement et on fera un point à la trêve. Et si on a l’opportunité d’aller chercher quelque chose, on ne s’en privera pas.

Un mot pour les supporters avant la reprise du championnat ?

Continuez à faire ce que vous faites si bien depuis toujours : encouragez l’équipe, à domicile comme à l’extérieur. On a besoin de vous !