Élu président de l’association FCR 1899 la semaine passée à l’issue de l’assemblée générale, Rémy Dupuis fait le point sur la situation et détaille les grandes lignes de son projet.

 

Rémy, quel lien avez-vous avec le club et à quand remonte-t-il ?

C’était le 8 avril 1970, date à laquelle j’ai assisté à mon tout premier match au stade Robert Diochon : France-Bulgarie (1-1 avec une égalisation d’Henri Michel sur une frappe de 35 mètres). J’étais à l’époque un jeune gardien de but au SC Flixecourt où, petit clin d’œil de l’histoire, notre équipe de N2 a disputé un match de préparation en début de saison. Le club phare de la région était alors le SC Abbeville mais la ferveur des supporters rouennais parvenait jusqu’à nous, comme un peu partout en France. Ensuite, j’ai dû faire le choix de privilégier ma carrière professionnelle et de m’éloigner des terrains, n’ayant plus suffisamment de temps pour m’entraîner de façon assidue. Plus tard, mon poste de Directeur Commercial m’a donné l’occasion de revenir en Normandie – je suis né à Neufchâtel – et de devenir supporter du FCR. Par la suite, j’ai découvert le monde de la communication et créé deux sociétés dans ce secteur d’activité. J’ai ainsi pu soutenir le club en tant que partenaire.

Pourquoi vous être présenté à la présidence de l’association ?

J’ai cédé mes entreprises fin 2018 et j’ai pris ma retraite, ce qui m’a permis de me rapprocher de l’association pour « donner un coup de main » tout en observant et en apprenant à connaître son fonctionnement. Ayant du temps libre et poussé par plusieurs membres de l’asso, j’ai souhaité m’y investir davantage.

Quelle est la composition du nouveau bureau ?

Hervé Denninger, qui est par ailleurs responsable de la boutique, est mon secrétaire général. Charles Denelle est secrétaire général adjoint, Patrick Lebastard reste trésorier et Raymond Laugerotte vice-président.

Quelles sont les premières mesures que vous allez mettre en place ?

Je vais d’abord recevoir l’ensemble des salariés et des éducateurs pour faire le point avec eux et établir une sorte d’état des lieux. Ensuite, je commencerai à gérer les dossiers en cours. Mais je n’entends pas diriger seul, je vais m’appuyer sur mon équipe et constituer deux commissions : la première pour tout ce qui concerne l’aspect sportif, la seconde dédiée aux finances. Cette dernière sera chargée de trouver de l’argent – le nerf de la guerre – sous forme de partenariat ou de mécénat. Je vais aussi rencontrer Madame Vauzelle, l’adjointe aux sports de la mairie, pour me présenter et expliquer le projet. On demande des subventions aux collectivités, il est normal en retour de montrer quelles actions nous allons mettre en place.

« Si on n’est pas d’accord, on ferme sa gueule ou on démissionne ! »

Vous souhaitez refaire du FC Rouen un club référent dans la métropole. Comment allez-vous vous y prendre ?

Il y a plusieurs aspects. Aujourd’hui, QRM est deux niveaux au-dessus de nous. Et quand tu joues en L2, il est normal d’avoir un pouvoir d’attraction supérieur pour les clubs de la métropole. C’est plus facile de tisser des liens que lorsque tu es en N2. Mais en foot, tout va très vite et la hiérarchie peut changer en une saison. Il est vrai que pendant de nombreuses années, on a peut-être un peu négligé de leur rendre visite et d’entretenir les liens. On va donc y remédier en commençant par les clubs de la ville, puis de la métropole avant d’élargir à la région. Enfin, on va s’appuyer sur l’identité historique et le respect qu’inspire le FC Rouen. J’ai beaucoup voyagé en France durant ma carrière professionnelle et quand on parle avec des gens qui s’intéressent au foot, le premier nom qui ressort quand on leur parle de Rouen, c’est le FCR. C’est un travail de fond auquel on va s’atteler pour développer notre réseau. Le Havre, Caen et nos amis de QRM sont devant nous, mais cela ne doit pas nous empêcher d’avancer.

Comment allez-vous travailler avec la SASP et ses dirigeants ?

Je vais en discuter avec Maximilien de Wailly mais une chose est sûre : on va travailler ensemble. Il a pu y avoir des tensions par le passé entre l’association et la SASP mais c’est terminé. J’ai des relations très cordiales avec Charles Maarek et on va avancer main dans la main, dans les règles de l’art. On ne sera peut-être pas d’accord sur tous les sujets, il y aura peut-être des haussements de voix, c’est normal, c’est humain. Mais quand une décision sera prise, on s’y tiendra tous pour tirer dans le même sens. Moi, j’ai un côté militaire : quand le commandant dit quelque chose, on y va ! Comme disait Chevènement, « si on n’est pas d’accord, on ferme sa gueule ou on démissionne ! »

Quelle sera l’ambition pour les équipes sous l’égide de l’association à court, moyen et long terme ?

À court terme, la priorité est de maintenir les U17 au niveau national et d’accompagner la restructuration de la section féminine qui est quasiment repartie de zéro cette saison. Ensuite, on va voir selon les opportunités que nous offrira la deuxième partie de saison. Concernant les jeunes, la plupart des équipes sont plutôt bien classées. Si on peut en faire monter certaines, on ne va pas s’en priver. À terme, la réserve devra aussi monter en N3 mais pour cela, il faut que l’équipe première évolue en National. La politique sportive sera définie avec le responsable de la formation mais l’objectif est d’amener nos jeunes à évoluer au plus niveau possible. Il ne faut pas oublier que le FCR est un bon club formateur, comme le prouve le nombre de joueurs passés chez nous et qui signent des contrats pros par la suite. D’ailleurs, si Aubameyang pouvait avoir la bonne idée d’être transféré cette année, ce serait pas mal (rire)…