Titulaire d’un master en optimisation de la performance à l’université de Rouen, Thomas Legrand a fait son retour cet été au sein du staff du FCR, où il est désormais en charge de la préparation physique de l’équipe première.

Thomas, après trois ans chez le voisin quevillais, tu es revenu au FCR cet été. Qu’est-ce qui a motivé ce retour ?

Forcément, être en charge de la préparation physique de l’équipe première du FC Rouen, c’est attrayant et valorisant. C’est la raison principale de mon retour. Et puis, avant mon départ il y a trois ans, j’avais déjà travaillé avec Foul’ sur les U19 et avec Doumé Bougon sur l’équipe féminine, cela a aussi pesé dans ma décision.

La préparation physique a été intense cet été. Peux-tu nous expliquer en quoi elle a consisté et pour quand est prévu le pic de forme ?

Le but premier était que tout l’effectif soit disponible pour l’ouverture de la saison, sans pépin physique. Il s’agissait de remettre les garçons à niveau après des mois sans compétition, même si certains ont continué à s’entretenir avec un préparateur physique individuel. Il fallait mettre en place des séances avec une montée en intensité progressive, en étant à l’écoute des athlètes de notre effectif et en adaptant les charges de travail. Ensuite, j’ai axé la prépa sur une grosse base foncière pour avoir du jus sur toute la saison. Le pic de forme lui, est prévu pour un peu plus tard

Comment gère-t-on un effectif qui n’a pas joué pendant presque un an, ce qui n’arrive jamais habituellement ?

C’était une première, en effet. Il a fallu l’intégrer à la construction des séances. Mais heureusement, les joueurs sont restés attentifs à leur corps et à leur hygiène de vie.

« C’est très enrichissant. Avoir deux visions des choses permet d’être dans l’échange et d’avoir des points de vue différents »

Quelle est ta méthode de travail ? T’inspires-tu de ce que font les autres, des innovations technologiques ou des nouvelles tendances ?

Le domaine de la préparation physique évolue constamment, avec de nouvelles technologies ou de nouveaux protocoles. Après, chaque préparateur a sa vision des choses. J’ai la mienne. Mais je reste ouvert et je me tiens à jour de ce qui se fait ailleurs. Je discute beaucoup avec Doumé Bougon et avec des collègues qui bossent dans d’autres clubs, mais aussi avec certains joueurs. Un garçon comme Ludovic Gamboa qui a une grosse expérience en Ligue 2 et en National et qui a connu pas mal de clubs, c’est intéressant pour moi. On peut s’inspirer de l’extérieur mais il faut le faire intelligemment et bien connaître ses joueurs.

Est-ce facile de travailler avec deux coachs ?

C’est très enrichissant. Avoir deux visions des choses permet d’être dans l’échange et d’avoir des points de vue différents. Une fois qu’on s’est mis d’accord sur ce qu’on veut mettre en place, tout roule.

Quel est ton avis sur la périodisation tactique, cette méthode qui consiste à ne s’entraîner qu’avec le ballon, sans gros travail foncier. Est-ce adaptable à notre niveau ou réservé aux équipes de l’élite ?

C’est un grand débat. Cette méthode est viable au haut niveau parce que ça nécessite un staff élargi pour le suivi. Il faut aussi avoir du matériel de type cardio ou GPS. Aujourd’hui, c’est difficile de mettre en place ce type de méthode en National 2.

Tu parles beaucoup de Dominique Bougon, l’entraîneur des gardiens. Comment se passe la collaboration ?

Il faut que je fasse attention à ce que je dis avec Doumé, c’est un gros bosseur mais aussi un gros charrieur (rire) ! L’ambiance est bonne avec lui et on travaille vraiment bien.